Abdelilah Hamdouchi : L’art de l’écriture cinématographique reste le maillon faible du cinéma national


Lundi 2 Mars 2015

Abdelilah Hamdouchi : L’art de l’écriture cinématographique reste le maillon faible du cinéma national
L’art de l’écriture cinématographique reste le maillon faible du cinéma national qui ambitionne de produire des films de haut niveau, estime l’écrivain et scénariste, Abdelilah Hamdouchi. Dans un entretien à la MAP, en marge de la 16ème édition du Festival national du film (FNF) de Tanger, il relève que le cinéma, partout dans le monde, est fondé sur la force du scénario, indiquant que le secteur  cinématographique au Maroc, bien qu’il ait considérablement évolué sur les plans technique et artistique, demeure toujours confronté à des problèmes au niveau de la narration et de la cohésion du récit filmique qui sont inhérents à la pratique de l’écriture.
Il note, dans ce sens, que la priorité a été donnée à l’aspect technique, notamment en ce qui concerne la production, la mise en scène et les métiers de cinéma, aux dépens du scénario, en tant que spécialité cinématographique à part entière. Cette problématique est également liée à la situation professionnelle et  sociale du scénariste au Maroc, pour Hamdouchi qui considère que ce métier a perdu son attrait en raison de l’absence de motivation matérielle, la confusion entre les fonctions du réalisateur et celles du scénariste et de l’inexistence de filières de formation à même de produire des jeunes scénaristes capables de prendre la relève. Il constate, dans le même cadre, que la relation entre le scénariste et le réalisateur n’est pas claire, expliquant que ce dernier veut absolument montrer qu’il est le seul créateur du film, refusant, ainsi, d’accepter le scénariste  comme partenaire dans la réalisation de l’œuvre cinématographique.
Hamdouchi met l’accent sur la nécessité de mettre en place un cadre organisationnel professionnel pour les scénaristes, dans le but d’engager une réflexion commune et un échange d’idées sur les mécanismes susceptibles de conférer plus de professionnalisme à ce secteur. Il précise, par ailleurs, que le scénario, dont le rôle consiste notamment en l’élaboration d’une vision mature du sujet et d’un texte adaptable visuellement, donne au réalisateur une plus grande chance de réussir, relevant  qu’au niveau mondial, le cinéma a de plus en plus recours aux scénaristes porteurs d’idées et de visions profondes, dans l’objectif d’atteindre l’excellence et l’authenticité.
S’agissant de la différence entre le scénario et le texte littéraire, Hamdouchi insiste sur la spécificité de la langue dans les deux genres, expliquant que le scénario repose sur une langue précise et un découpage scénique et donne un espace important à l’aspect visuel. Par ailleurs, l’écrivain et scénariste marocain met en avant le rôle de la littérature en tant que levier vital du cinéma, notant que “la littérature moderne se distingue par des personnages, des dialogues, un nœud et une  intrigue” et que “les plus grandes œuvres littéraires ont été adaptées au cinéma”.


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